Pour vous donnez un aperçu de ce que nous avons concocté, voici deux titres. Un grand merci ici au Studio Lapaille de Forcalquier qui a mixé et fait pétiller le tout. En texte et en musique. Bonne découverte !
Ça ne mange pas de pain
Est-ce que les choses qui ne mangent pas de paintiennent toutes entières dans la main ?Peut-on les mettre dans la poche, les porter avec nous ?Sont-elles môches, de celles dont on se fout ?Ont de la brioche ou bien du mou ?Juste quelques miettesde la petite rapinequi se débine,nous filent entre les doigtschoses qu’on balaied’un revers de la mainon n’y fait pas attentionet elles nous attendent au tournantboulettes qui nous étouffent lentementles choses qui ne mangent pas de painsont dans un tiroirune boîte noireun coin de notre vieet nous en avons grandement besoin
Maintenant l’ombre
l’ombre grignote les cheminss’élance par dessus les barrièreset se moque des barbelés de ferqui couturent le pays au loinet veulent le tenir serrél’avoir sous la mainalors qu’il file et se déguiseen un vert bleu jaune arlequinmaintenant l’ombre s’avanceelle agrandit la terre entièresans en avoir l’airtente sa chanceelle qui était toute pognéeramassée au fond des vallonspresque en désespéranceterrée au creux des valléesMaintenant l’ombre se vengede chaque jour insolentvient son tour elle gommeet le gros soleil fanfaronqui se drapait d’éternitépensait repousser l’automnele voilà flanqué au tapisà force d’avoir étémaintenant l’ombre s’étaleelle se jette sur le tempslaissant le soleil sur la pailledévore dévale les champsse moque de la lumièreprend sa revanche sur les jaunesroyaume en silence qu’elle conquiertdérobant tous les chaumesmaintenant l’ombre s’envoletache d’atteindre ton visage les étoilesdevient vite le grand avaloirse cachera ensuite dans le noirelle est la gueule d’hiver bouffantle monde des fougères des forêtss’empiffrant de fourrés se fourrantjusqu’au feu dans le gosier