L’œuvre « l’immobile mobile » installée à Dannemarie dans le cadre de la sixième édition du parcours Art et Nature Stuwa a été incendiée ce mercredi 15 décembre 2021. Cette œuvre réalisée par les artistes bas-rhinois Matt Mahlen et Daniel Depoutot avait déjà été victime de plusieurs dégradations 48h après son inauguration officielle le 18 septembre dernier.
L’idéal est plus fort que le feu et la beauté ne tombe jamais en cendre.
L’oeuvre était jaune et rouge. Elle brillait. Comme en réponse aux vents, son drôle de moulin avait commencé le long chant d’une poésie. Quelqu’un lui avait donné un nom. Elle était une idée devenue réalité. Elle était pétrie de dons, d’astuces et de trouvailles. Elle était promise à un grand voyage. Elle était la somme bigarrée du travail imaginatif de deux artistes et des aides combinées et généreuses d’employés municipaux, de ferrailleurs et d’habitant-e-s. L’immobile mobile faisait rire ou parler, ne laissait pas indifférent. La sculpture offrait un banc et un toit avec la lumière des soleils. Elle était entourée des sourires et des pensées venus d’un discours. Elle était née de oui si différents mais partagés. C’était un cadeau que la population s’était offert. Elle témoignait que le possible n’est pas toujours l’horizon. Elle était inutile comme une fleur. Elle était comme un phare sur une terre agitée. Elle était la soeur fière et modeste d’autres oeuvres d’art, l’une des perles du sentier-collier de Stuwa. Elle était une des pièces d’une belle idée généreuse. Sa mort fait naître le souvenir. Riche, chaleureux et inviolable. Sa mort fait maintenant vibrer et vivre l’impérieuse nécessité de reprendre du jaune et du rouge pour colorer le monde.
Matt Mahlen - Strasbourg, jeudi 16 décembre 2021.
Texte écrit suite à l’incendie de L’immobile mobile, le mercredi 15 décembre 2021, à Dannemarie, Sundgau.
